Le Sommet de la Terre s'ouvre le 20 juin à Rio. Enorme raout international 20 ans après la première édition consacrée au développement durable, l'heure est au bilan et aux nouvelles promesses. Pourtant cet événement a du mal à susciter intérêt du grand public et optimisme des participants. La faute à l'été et au foot, mais pas que.

En 1992, Rio a été le théâtre d'un premier Sommet de la Terre qui avait consacré dans la liesse la notion de "développement durable". Vision d'une croissance harmonisée intégrant le développement économique, environnemental et social, il s'agissait alors de rêver d'un avenir radieux, empreint de justice et d'équité, et où tous les peuples de la Terre pourraient jouir de la satisfaction de leurs besoins sans compromettre les chances des générations futures. Ce Sommet posait aussi les bases d'une union sacrée entre les milieux associatifs, les entreprises et les Etats. L'optimisme et l'énergie déployés ont ensuite servis de catalyseur pour de nombreux progrès tels les objectifs de développement du millénaire, visant rien de moins que l'éradication de la pauvreté d'ici à 2015.

20 ans plus tard, le bilan est lourd. Les crises économiques à répétition, les fossés qui se creusent entre les plus riches et les plus pauvres prouvent que les modèles proposés jusqu'ici ne fonctionnent tout simplement pas. Les crises alimentaires et sanitaires, le manque d'accès aux droits les plus fondamentaux, tels que la santé ou l'éducation montrent que les impacts recherchés ne sont pas là : nous ne répondons pas aux besoins des plus vulnérables. Enfin, les catastrophes naturelles ou l'annonce de l'épuisement imminent des ressources alourdissent la facture à payer par les générations futures. L'effondrement brutal d'économies entières attestent de la fragilité des géants aux pieds d'argile que nous avons enfanté. Leurs impacts dramatiques sur la société démontrent cependant à quel point une vision intégrée de la croissance est nécessaire.

Et c'est bien là que le bât blesse. Grands penseurs et petites gens se réunissent par milliers à Rio, mais l'espoir n'y est pas. Les concepts dénués de sens ou vidés de contrainte, tel que celui "d'économie verte", très à la mode à Rio ces jours-ci, ne font plus rêver. La faute à une rupture de confiance entre les interlocuteurs et à une panne d'idéal.

Rio +20 semble déjà voué à l'échec, avec une déclaration préparatoire obtenue à l'arrachée et largement décriée. Pourtant, la vitalité des organisations présentes lors du Sommet des Peuples qui a débuté le 15 juin, les mouvements des Indignés, les révolutions arabes, sont autant d'indicateurs que de nouvelles forces émergent et avec elles de nouvelles formes d'engagements. Encore balbutiant, ces mouvements reposent sur l'idée qu'un individu seul et dénué de moyens financiers peut faire changer les choses. C'est un message résolument positif, porteur d'espoir et d'optimisme. Les jeunes aujourd'hui, contrairement à ce que l'on entend souvent, ne sont pas moins engagés que leurs aînés (à l'image des jeunes ambassadeurs de Terre des hommes Allemagne à Rio ) mais ils choisissent d'autres moyens de faire entendre leurs voix. Nous ne prenons pas assez la peine de les écouter et de les associer aux réflexions sur les lendemains que nous souhaitons.

Car, ce que Rio +20 prouve clairement, c'est que nous manquons aujourd'hui de vision. On peut le percevoir comme la fin d'un rêve. Ou comme la possibilité d'un nouveau commencement. Cette page blanche devant nous est une chance à saisir de réécrire le monde sur de nouvelles bases.

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